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— Avilir son élève par le châtiment, c’est le disposer à être un mauvais sujet.

— L’homme est naturellement fou ; il naît avec toutes les qualités sociales ; tout le monde trouve la vertu belle ; et, quels que soient les égarements du vice, celui qui y est plongé se plaît encore à se masquer des charmes de la vertu.

— L’homme reçoit une éducation bien différente de celle qu’on donne à la femme : l’un apprend à commander, on élève l’autre à obéir. Tout irait à merveille si chaque sexe remplissait sa tâche.

— Beaucoup de personnes lisent, mais il y en a fort peu qui sachent lire.

— Il y a de bons et de mauvais livres. Ceux qui renferment des obscénités sont les seuls qu’on doive proscrire, ils n’ont d’autre but que de faire goûter le libertinage. Malheureux celui à qui on est forcé de les défendre, car s’il était vertueux, il les aurait toujours méprisés.

— Un livre n’a souvent de vogue que parce qu’il est défendu ; c’est prêter du talent à un auteur que de le persécuter.

— Les richesses sont le mobile de toutes les actions. La vertu ne se vend pas, il est vrai ; mais la bonne réputation s’achète. Un homme riche a bientôt des honneurs, son coffre-fort parle pour lui, et ne fût-il, dans le fond, qu’un sot, la dépense qu’il a faite a plus d’éloquence que la raison.