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culation, — production et consommation se suivant de plus près l’une l’autre.

La circulation croit en rapidité à mesure que les prix des utilités tendent de plus en plus à se rapprocher, — la valeur |du travail, celle de la terre et des produits bruts se mettant en hausse et celle des produits achevés baissant d’autant.

À l’appui de ceci, nous reproduisons le diagramme déjà donné deux fois, dans l’intention de faire remarquer l’universalité de l’application du principe simple qu’il met en relief.

À gauche il n’y a que du capital flottant. Sur la droite le capital fixe est au capital flottant comme 5 ou 6 est à 1. À gauche, c’est à peine s’il existe une circulation, tandis qu’à droite la circulation est rapide, formant la demande pour la plus grande partie de la force physique et intellectuelle qui est produite. À gauche vous trouvez la barbarie, à droite la civilisation. Il en sera de même si l’on compare les Highlands avec le Yorkshire, — Auvergne avec Normandie, — Caroline avec Massachusets, — Irlande avec France, — ou Turquie avec le nord de l’Allemagne.

§ 6. — Erreurs des économistes modernes qui voient dans l’épargne la cause de l’accroissement du capital.

On nous dit cependant, et la doctrine vient de haut lieu, que c’est par l’épargne seule que les fortunes se fondent et s’accroissent. « Un éminent économiste anglais nous affirme avec pleine assurance : que tout capital est le produit de l’épargne, c’est-à-dire de l’abstention de consommer présentement, dans le but d’un bien dans l’avenir » et que par conséquent « l’accroissement du capital dépend de deux choses : la quotité du fonds sur lequel on peut épargner et l’intensité des dispositions qu’on se sent pour le faire[1]. »

  1. J.-S. Mill, Principles of Political Economy, liv. I, ch. 2, § 1.