Page:Carey - Principes de la science sociale, Tome 3.djvu/483

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Que plus il y a production de chaleur et de mouvement ; plus il y a tendance à l’accélération du mouvement et de la force.

Que plus il y a chaleur, plus il y a tendance à la décomposition des masses et à l’individualisation des particules dont elles sont composées ; — d’où suit aptitude pour elles d’entrer en combinaison chimique les unes avec les autres.

Que plus il y a tendance à l’individualisation, plus instantanée est la combinaison et plus grande la force obtenue.

Que plus il y a vitesse de mouvement, plus grande est la tendance de la matière à s’élever dans l’échelle de la forme, — en passant des formes grossières qui caractérisent le monde inorganique à celles du monde végétal et animal et se terminant à l’homme.

Qu’à chaque degré du progrès, il y a extension de la portée de la loi à laquelle la matière est soumise, accompagnée d’une augmentation du pouvoir de direction de soi-même, — la subordination et la liberté marchant constamment de concert avec l’organisation.

Que dans la série du progrès le dernier développement est l’homme, l’être à qui a été donné le pouvoir de se guider et se diriger lui-même et aussi la nature, — en même temps que sa soumission à toutes les lois ci-dessus est la plus complète.

En l’étudiant nous trouvons :

Que l’association avec ses semblables est une nécessité de son existence. — À cette condition seulement ces facultés, dont la possession le distingue de la bête des champs, peuvent se développer.

Que ses pouvoirs sont très-variés et susceptibles de combinaisons à l’infini. — Il n’y a pas en effet dans le monde deux individus complètement semblables.

Que le développement de ces facultés variées à l’infini dépend entièrement du pouvoir d’association et de combinaison.

Que l’association, à son tour, dépend du développement d’individualité.

Que l’individualité se développe en raison de la diversité des modes d’emploi, et de la diversité qui s’ensuit dans la demande qui est faite pour la production des pouvoirs humains.

Que plus la diversité s’accroît, plus s’accroît le pouvoir de l’homme pour dominer et diriger les grandes forces de la nature, plus augmente le nombre d’individus que peut nourrir un espace