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tance et de protection, résultat de combinaisons d’hommes avec leurs semblables, n’a qu’un degré inférieur d’existence individuelle. Dans la saine maturité de société, comme dans la maturité de l’homme, l’indépendance de l’individu, quoique embrassant plusieurs de ses plus importants intérêt, ne peut être entière ni en étendue ni en degré. La connexion de l’homme sociétaire avec ses semblables est double ; — elle a son analogue dans les organes de la vie végétative. Le système nerveux sympathique reçoit des branches difficilement du cerveau et de la moelle épinière pendant tout son parcours dans le cou, le thorax et l’abdomen, — les organes auxquels pourvoit comme l’estomac, le foie, le pancréas, ayant en outre une connexion avec le cerveau et l’épine dorsale par le moyen de plusieurs envoyés directement à eux. L’homme sociétaire a son indépendance enracinée dans ses rapports originels avec ses semblables ; — les fibres d’une vie commune le tiennent dans une dépendance générale de chaque homme avec son voisin, — en même temps que le gouvernement organisé, qui représente ses semblables dans un agrégat, projette ses fibres de support, de protection et de restrictions harmonisant sur tous les points où sa vie a ses débouchés de relation.

« Néanmoins les physiologistes nous enseignent[1] qu’en addition des nerfs sensitifs qui, recevant les impressions du dehors, les transmettent au sensorium, et les nerfs moteurs qui transmettent les impulsions qui en résultent du cerveau aux muscles, il y a d’autres nerfs, qui, de la même manière, reçoivent des impressions qui doivent être portées, non au sensorium, mais à des centres locaux ou ganglioniques, parfaitement distincts du commun sensorium — excitant dans ces centres des impulsons motrices fléchies qui sont portées par leurs nerfs afférents associés, et déterminant les mouvements musculaires en réponse sans aucune intervention directe de sensation et de volonté, c’est-à-dire sans le cours de cette portion du cerveau dans laquelle réside le pouvoir gouvernant. Comme exemples des actes auxquels ces appareils nerveux, liés avec ces centres locaux dans l’axe du système, sont tenus d’y résider, citons : la propulsion de l’aliment le long de l’œsophage, le mouvement de la poitrine dans la respiration ordinaire

  1. Dunglison, Human Physiology, vol I, p 99.