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« Dans la plupart de ces pays, les paysans et les ouvriers des villes ont régulièrement par semaine des cours ou des classes pour étudier la musique, le chant, ou bien le dessin linéaire, l’histoire, les éléments d’une science.

« Comme on le voit, les femmes aussi bien que les hommes, les filles aussi bien que les garçons, jouissent dans ces pays des mêmes avantages et reçoivent la même éducation. Les femmes de la classe la plus pauvre sont en intelligence et en savoir à peu près les égales des hommes. »

Il y a un demi-siècle « on ne comptait dans les écoles d’Espagne que 30.000 enfants. — Depuis sept ans, le chiffre s’est élevé à 700.000, — c’est à la population totale dans la rapport de 1 à 17. — La Russie marche lentement, mais avec suite dans la même voie ; elle n’a fait que depuis peu le pas qui doit nécessairement précéder toute expansion générale d’instruction.

§ 3. — L’inverse manifesté dans ceux qui se guident sur l’Angleterre — et où les emplois sont de moins en moins diversifiés. Condition des enfants anglais. Manque à pourvoir à l’éducation générale. Infanticide. Les enfants regardés comme de simples outils à l’usage du trafic. Contraste à ces faits présentés par la condition des enfants du nord et du centre de l’Europe. Tendances désastreuses de la politique anglaise. Elle a nécessité en conséquence une théorie de l’excès de population.

Passons aux pays qui se guident sur l’Angleterre. Nous trouvons que dans l’Inde les écoles ont disparu[1]. L’Irlande avant l’union, fournissait, en fait de livres, nous l’avons déjà vu, un débouché assez important pour garantir une publication nouvelle des principaux ouvrages édités en Angleterre. Depuis l’acte d’union, ce marché a cessé d’exister. Récemment on a organisé un système extensif d’instruction et l’on a prôné les résultats. Mais à quoi serviront les écoles là où n’existe pas la demande pour les facultés qu’on se flatterait d’y développer ? L’Irlande, n’ayant pas de manufactures et par conséquent point d’agriculture qui mérite ce nom, la société doit continuer à ne présenter que deux grandes classes, les très-riches et les très-pauvres. — Cela étant, le pouvoir de coopération ne peut naître, les facultés de la population doivent rester sans développement ; la circulation sociétaire doit rester plus lente que dans tout autre pays qui se prétend civilisé, et la grande maladie de l’excès de population doit se perpétuer.

En arrivant au centre du système, à la patrie de la doctrine de l’excès de population, il devient essentiel de considérer que, tandis que la France a été le théâtre de guerres civiles et religieuses, suivies de deux invasions du territoire par les armées étrangères ; — tandis que la Belgique a servi constamment de théâtre de la guerre

  1. Voy. précéd., p. 275.