nécessairement le rapprochement des consommateurs et des producteurs. Voyons maintenant jusqu’à quel point les faits de l’histoire tendent à prouver que telle a été réellement la marche des choses.
Les institutions de Sparte tendant, comme elles le faisaient, à empêcher l’association et à perpétuer le rapport de maître à esclave, étaient essentiellement barbares ; — elles eurent pour résultat la consolidation de la terre et la démoralisation de l’homme. Il s’ensuit que la véritable femme occupe peu de place dans l’histoire de Sparte. Nous trouvons, au lieu d’elle, des femelles qui luttent toutes nues dans l’arène, devant des milliers d’hommes rassemblés ; des épouses profitant de la loi qui les autorise à substituer l’amant au mari ; des sœurs qui trouvent une excuse à l’inceste dans le désir d’améliorer les qualités physiques de la race. Étonnez-vous donc que Sparte ait laissé derrière elle à peine trace de son existence !
Sagesse, amour, chasteté, poésie, histoire, arts libéraux, et Athènes elles-mêmes ont symbolisés par des figures de femmes : — Minerve, Vénus, Diane, les Muses ont été les objets d’un culte divin chez le peuple qui s’était adressé à Solon pour ses institutions et ses lois. Cependant, si nous pénétrons dans l’intérieur de la famille athénienne nous trouvons, comme dans tous les cas de semi-barbarisme, que le home, le foyer domestique, n’existait pas en réalité ; l’épouse n’y fut qu’un objet accessoire dont la sphère d’action était bornée à la production des enfants et à la tenue de maison. — Le mari trouvait chez une maîtresse la meilleure compagnie qui fût dans la cité. Malgré cet abandon, la chasteté n’en fut pas moins la vertu caractéristique de la matrone athénienne. Cependant, lorsque Athènes commanda à mille cités ; que la centralisation eût été poussée à l’extrême ; que le négoce, la guerre et les affaires publiques furent devenus les seules occupations des Athéniens ; et que la tyrannie, la rapacité, le paupérisme eurent tout envahi, nous voyons Socrate prêter sa femme à son ami, tandis que Périclès éveille à peine l’étonnement de ses concitoyens en leur présentant comme son épouse légitime Aspasie, qui avait été sa maîtresse et la maîtresse de tant d’autres. — La classe des hétaïres constituait donc le caractère le plus distinctif dans cette société civilisée à un haut degré, qui eut l’Attique pour foyer.
Dans les premiers siècles de Rome, lorsque la terre était divisée