Page:Carey - Principes de la science sociale, Tome 3.djvu/356

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ce qui maintient l’harmonie du monde, nous l’avons vu, c’est le parfait équilibre entre les deux forces opposées d’attraction et de contre-attraction. Mieux l’équilibre s’établit, plus le mouvement sociétaire s’accélère, plus il y a tendance à ce qu’augmente la quantité de subsistances obtenues par une certaine quantité de travail. Dans le royaume qui est dominé principalement sinon complètement par l’Angleterre, la répulsion est universelle ; et comme une conséquence le mouvement social tend à décroître, et il y a, dans toutes les parties, tendance à fournir sur une plus grande échelle les faits nécessaires pour établir les doctrines de l’école Ricardo-Malthusienne. .

    globe, sans y trouver un paragraphe annonçant quelque transport de travailleurs un d’un pays à un autre. Le mouvement est si universel, en ce qui concerne nos colonies inter-tropicales et les pays en relation directe avec elles, que la question qui se présente naturellement à tout esprit de la portée la plus ordinaire, est : Pourquoi tous ces travailleurs ne restent-ils pas où ils sont, à travailler chez eux ? À quoi bon tant d’évolutions et ces allées et venues de l’un chez l’autre, lorsque chaque pays a de l’ouvrage à faire et des gens vivant sur les lieux pour le faire ? Ces simples questions nous paraissent parfaitement rationnelles, et nous sommes sûr qu’on n’y peut faire aucune réponse qui satisfasse un esprit droit et honnête. Cette désastreuse et laborieuse permutation de l’offre du travail, — cet effort coûteux pour contrarier les grandes lois naturelles de société, — est une conséquence d’une violation antérieure des lois de la nature, que nous appelons esclavage, et que les possesseurs d’esclaves qualifient servitude bénéficiaire d’une race inférieure sous une race supérieure. » — London Spectator.
      Comment cependant se fait-il que les hommes restent dans l’esclavage ? Parce que le pouvoir leur est refusé de diversifier leurs occupations. Une conséquence est que les pouvoirs du sol diminuent, et que les hommes doivent quitter le sol s’ils ne veulent y mourir. De là ce transfert si extraordinaire et si désastreux de travail chez toutes les nations qui ne se protègent pas elles-mêmes contre le système anglais.