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§ 8. — Simplicité et beauté des lois qui règlent la demande et l’offre des subsistances. Parfaite harmonie dans la nature de l’adaptation des moyens aux fins.

Les lois simples et belles par l’action desquelles l’offre de subsistances et de denrées premières s’adapte pour faire face aux besoins et satisfaire les goûts d’une population qui augmente, nous semble contenues dans les propositions suivantes :

Que dans l’enfance d’une société, les hommes, — peu nombreux, pauvres et fait des, sont peu en état de faire des demandes à la nature, — qui, en conséquence, ne leur offre qu’une substance peu abondante et incertaine.

Que leur nombre augmentant les met à même de combiner entre eux, — ce qui augmente considérablement leur force.

Que plus se perfectionne la facilité d’association, plus augmente le pouvoir de faire des demandes sur le trésor de la nature, plus la certitude augmente que les mandats tirés seront payés et qu’on obtiendra une quantité plus considérable d’aliments et de denrées premières, en retour d’une certaine quantité donnée de travail.

Que plus la terre donne et plus s’accroît l’aptitude à utiliser les différentes parties des utilités obtenues, — la faculté d’accumulation croissant ainsi avec une force constamment accélérée et facilitant la construction d’un nouvel outillage amélioré, qui sert à acquérir de plus en plus le commandement des services de la nature.

Que plus l’outillage est parfait, moindre devient la dépense de force musculaire, — moindre est la déperdition de puissance de l’homme et moindre la quantité d’aliment nécessaire pour remplacer les matériaux dépensés.

Que moindre est cette quantité, plus il y a tendance à substituer les produits du règne végétal et minéral à ceux du règne animal seulement, — le besoin d’obtenir des subsistances augmentant ainsi à mesure que le besoin diminue.

Plus s’accroît la tendance à cette substitution, plus s’accroît aussi celle à créer des centres locaux, plus augmente la proportion de force obtenue qui peut être employée à mettre de plus en plus au jour les trésors latents de la terre, plus vite s’accroît le pouvoir de combinaison, plus se perfectionne le développement des facultés de l’homme, plus s’accroît la tendance à produire l’homme véritable, — capable de devenir le maître absolu de la nature et maître de lui-même.

Que plus il y a tendance à développer les trésors latents de la