maintenir l’équilibre ; — les doctrines de Malthus ne sont simplement que la description de l’état de choses qui s’est produit dans tous les pays soumis à cette politique anglaise, si chaudement dénoncée par Adam Smith, et qui a pour objet de créer sur un point unique l’atelier central pour tout le globe.
Venant aux États-Unis, nous trouvons un pays dont la politique générale, — étant celle qu’on enseigne dans les écoles d’Angleterre, — tend à disperser la population, à annihiler le pouvoir de coopération, à épuiser le sol et à soumettre davantage le fermier aux chances qui accompagnent la culture ; aussi l’agriculture devient de moins en moins une science, le rendement de la terre diminue ; la culture du blé se retire peu à peu vers l’ouest, et la faculté déchoit d’entretenir commerce avec le monde. La comparaison des périodes de protection, toutes courtes qu’elles ont été, avec les périodes plus longues de libre-échange, nous montre que l’agriculture suit toujours les fabriques, et que le pays qui se propose d’augmenter l’offre des denrées premières doit, s’il veut en avoir la faculté, chercher d’abord à augmenter son atelier de conversion. À aucune époque, l’offre de subsistances n’a été aussi complète que dans les dernières années de la période de protection qui se termine en 1834 ; et pourtant, sous le système de libre-échange, les subsistances devinrent » au bout de peu d’années, tellement rares, qu’on fut réduit à en importer de l’étranger. Sous le tarif de 1842, l’abondance reparut si bien, que la production de 1847 dépasse de 40 % celle de 1840, comme on le peut voir dans ce tableau.
1840 | 1847 | Revenu | |
Blé. | 84.833.000 | 114.345.000 | 29.422.000 |
Orge. | 4.161.000 | 5.649.000 | 1.488.000 |
Avoine. | 123.071.000 | 167.867.000 | 44.796.000 |
Seigle. | 18.645.000 | 29.222.000 | 10.577.000 |
Sarrasin | 7.291.000 | 11.673.000 | 4.382.000 |
Maïs. | 377.531.000 | 539.350.000 | 161.819.000 |
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Totaux. | 615.522.000 | 867.826.000 | 252.304.000 |
Néanmoins, la production du fer avait augmenté, dans cette courte période, d’au moins 600.000 tonnes et la consommation de coton a pleinement doublé. Depuis lors, on a adopté la marche contraire qui a eu pour effets:que la production du fer est tombée au-dessous de ce qu’elle était dix ans auparavant ; — que la consommation domestique du coton a diminué, — que c’est à peine s’il reste un excédant de subsistances qui puisse acheter au dehors