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Plus se perfectionne l’appareil de transport, moins il use de vêtement. — À voyager dans un wagon de chemin de fer, on dépense moins de chaleur animale qu’à voyager à dos de cheval. Plus la localité de consommation est proche de celle de production, et moins il y a demande de matelots, de soldats, de rouliers, tous grands consommateurs de la substance qui excite. Plus se perfectionne le pouvoir d’association, moins il y a nécessité de courir au dehors, et moins on consomme de nourriture ou de vêtement. — Les forces d’attraction et de contre-attraction se manifestant spontanément, ici comme partout elles vont croissant en intensité, à mesure que la circulation sociétaire s’accélère[1]. Regardez n’importe où, vous trouverez dans la nature une tendance constante vers l’adaptation de la terre aux besoins d’une population croissante, — et chaque accroissement du pouvoir d’association et de combinaison est accompagné d’une diminution dans ta quantité de denrées premières nécessaires pour l’entretien de la vie humaine, et d’une augmentation de ce qui peut être obtenu en rémunération d’une quantité donnée de travail. La valeur de l’homme augmente à chaque étape du progrès dans cette voie, et à chacune, la valeur des utilités s’abaisse aussi régulièrement ; à chacune, il y a accroissement de concurrence pour l’achat des services du travailleur, — le travail obtenant pouvoir sur le capital, et l’homme devenant plus heureux et plus libre.

§ 4. — Tendance des animaux inférieurs à disparaître. Diminution qui s’ensuit dans l’approvisionnement d’acide carbonique — L’accroissement de demande pour cet acide suit l’extension de la culture. Nécessité qui en résulte pour que la population augmente. Merveilleuse beauté des arrangements naturels.

À mesure que l’humanité multiplie, les animaux inférieurs tendent à moins multiplier et à disparaître graduellement — en même temps que la quantité de production végétale tend à augmenter. S’il en était autrement, la terre deviendrait de moins en

    changent en couleur blanche lorsqu’ils habitent les régions polaires ; on sait que le blanc diminue le rayonnement de la chaleur.
      « Des motifs d’intérêt personnel, aussi bien que de compassion, dictent aux cultivateurs et à d’autres qui ont des animaux à entretenir pour le travail ou la boucherie, de leur procurer des abris convenables contre les vents incléments de l’hiver, afin d’éviter une consommation inutile d’aliments qui seraient brûlés dans leurs poumons pour entretenir leur corps à la température convenable. À force d’attention, il est praticable de réorganiser en formations utiles de chair et de muscles d’animaux de boucherie ou de travail, la plus grande partie de moissons hâtives d’aliments de formation organique végétale, qui sont produites chaque année par l’excitation du soleil sur une acre de terre. » Allen. Philosophy of the Mechanic of Nature, p. 472.

  1. Voy. précéd. vol. II.