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    pauvreté et du besoin les compagnons inséparables du progrès, chargés de fournir le pouvoir moteur, les dernières scènes du voyage les montreront plus développés que jamais.
      Il suffit de regarder autour de nous pour voir que la pauvreté et le besoin sont déprimants et non stimulants. En a-t-il jamais été autrement ? L’histoire nous assure que non. D’où donc est venu le stimulant ? — De l’accroissement de richesse et de puissance, — se manifestant par l’augmentation des salaires et un plus grand développement des facultés humaines. Consultez l’histoire ou étudiez le mouvement contemporain, n’importe où, vous trouverez qu’à mesure que l’homme devient plus maître de la nature et maître de lui-même, la tendance à l’amélioration devient de plus en plus rapide. Si l’on devait chercher les causes du progrès dans le déficit d’aliments, c’est à l’Irlande et à l’Inde qu’il faudrait s’adresser, et non à l’Angleterre, à l’Europe centrale ou aux États-Unis. La théorie Malthusienne étant celle qui aboutit à l’esclavage et à la discorde, ce sera toujours en vain qu’on essayera de l’harmoniser avec les idées du progrès.