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loir, l’intellect, l’émotion, et principalement la suprême fonction de coordonner les actions de tous les autres organes de la structure complexe, — préparant et assurant ainsi ce concert et cette unité de service de toutes les parties, nombreuses autant qu’elles le sont, que réclame une organisation parfaite.

Pour l’agrégat de tous ces divers organes, il faut une limite de force vitale, — un certain point ou une certaine quantité qui soit son ultimatum. C’est donc une conséquence d’une telle limitation que, de la distribution égale ou inégale de cette somme déterminée de force vitale parmi les divers organes, dépendent les efficacités respectives de chacun d’eux et de l’ensemble. La totalité delà force vitale se prête et est sujette à une grande inégalité de distribution, non-seulement dans ces transports d’énergie allant d’un groupe d’organes se concentrer sur un autre, comme c’est le cas chaque fois que nous changeons d’occupation, mais d’une manière continue et habituelle pendant la période entière de la vie humaine. Chez quelques individus, le système musculaire fonctionne beaucoup plus que l’intellectuel. Chez d’autres, 1es organes de nutrition absorbent beaucoup de cette vigueur générale que leur destination avait été de fournir. Chez un plus petit nombre, les pouvoirs intellectuel et moral sont exercés aux dépens des systèmes de nutrition et de locomotion ; tandis que, chez les femmes, le système de reproduction influe considérablement, sous une forme ou sous une autre, à partir de la puberté jusqu’à l’âge critique, sur les facultés intellectuelles.

Toutes ces irrégularités se rencontrent dans les limites de ce qui est appelé la santé, — bien que souvent passant à des degrés tellement extrêmes qu’ils se trouvent au-delà de ce qu’on entend parce terme, dans son sens le plus complet. Dans la maladie, la prédominance qui vient à résulter de la rupture d’équilibre des diverses fonctions devient plus marquée. — Elle accuse mieux la diminution de forces dans un groupe d’organes produite par un excès d’activité dans d’autres. Chez un homme robuste, atteint de la fièvre, la sensibilité nerveuse est excitée, la circulation est exagérée, — en même temps que les systèmes sécréteur et musculaire ont perdu presque tout pouvoir d’agir. Chaque nerf tressaille ; le cerveau est dans un état de délire, les vaisseaux sanguins dans un état de rude commotion, le patient est frappé de débilité musculaire, — l’ac-