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la saison ; ponctionnez le plusieurs saisons successives, il donnera trois livres, et sa santé n’en souffrira nullement. La quantité donnée d’abord n’est que d’un sixième de ce qui a été produit ensuite pour être épargné sur le service de son existence particulière. Il s’agit de savoir si l’arbre, plein comme il l’était de vigueur et de santé, avait besoin de ce drainage pour soulager sa pléthore, ou si le drainage a induit à un surcroît de production de sève pour fournir à la déperdition accidentelle. Appliquant ce cas à la question de population, on pourrait très-convenablement demander : — Le drainage de population de l’Irlande a-t-il produit une tendance de force vitale dans la direction de procréation ; ou le drainage était-il exigé pour corriger l’excès dans la tendance à procréer ?

Quelle que soit la différence des modes de vitalité végétale et animale, elle n’affecte pas le rapport qu’ont ces exemples avec la proposition dont il s’agit, — la vie de chaque sorte et de chaque degré exigeant des prévisions analogues d’une loi de constitution. Dans tous les cas, les capacités organiques doivent être accommodées aux conditions par lesquelles l’être sera probablement affecté. — Le déficit en ceci supposerait un déficit dans le projet de création et un désappointement de ses fins.

On a voulu ici montrer d’abord qu’aucune des fonctions du corps humain n’a aucune règle d’action tellement fixe et déterminée, qu’elle permette d’en faire la base d’une formule arithmétique, comme ont fait M. Malthus et ceux qui viennent après lui ; ensuite que toutes varient sous des conditions variables, qui parcourent l’échelle entière depuis le déficit jusqu’à l’excès ; troisièmement, qu’elles varient dans leur forme sous des lois d’adaptation spontanée, en obéissance à la cause finale de l’existence de l’être ; et enfin qu’il n’y a pas d’exemple dans tout le domaine de la nature où les lois connues du sujet contrecarrent leurs propres objets, ou rompent l’harmonie du dessin général de la création.

On peut objecter que les germes de vie périssent dans un millier de semences, pour une qui donne racines et qui survit dans des générations successives. La réponse est claire et simple. — Elles sont l’aliment propre des bêtes, des oiseaux et des hommes, destinées pour cette fin et pour cette fin unique. Cette besogne accomplie, elles ont rempli leur office, sans qu’il y ait discordance ou