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En admettant qu’il en soit ainsi nous sommes conduits à la conclusion remarquable que l’accroissement de la durée de la vie résultant de ce qu’on dispose de plus de nécessités, de convenances et de conforts, conduit, et cela inévitablement, à l’établissement du paupérisme comme la condition normale des grandes masses de la race humaine. Telles sont les inconséquences de théoriciens qui manquent à trouver, dans la loi qui règle l’accroissement de population, la même adaptation aux circonstances qui se montre évidemment dans toute autre portion du monde matériel.

Parfois, après des périodes de guerre ou de pestilence, la fécondité humaine est beaucoup accrue et l’on se demande à la fois quelle est la cause et quel est l’effet ? La guerre est-elle une nécessité pour corriger une erreur du Créateur ; ou est-ce le Créateur loi-même qui fournit le correctif pour effacer les effets de l’erreur humaine ? La santé naturelle requiert-elle que s’établisse un ulcère qui serve de drainage pour soulager d’une pléthore ; ou est-ce une abondance de fluide fourni d’une large surface suppurante et destiné à faire face à un drainage accidentel ? C’est une question à laquelle nous allons trouver la réponse dans ce court exposé d’un cas de pratique chirurgicale que nous avons sous les yeux. Un homme en pleine santé s’expose à un froid rigoureux, il a les jambes gelées ; — il s’ensuit une large ulcération qui se prolonge et qui suppure abondamment. L’amputation devient nécessaire ; la blessure chirurgicale guérit promptement ; — le patient, qui avait maigri en peu de temps, non seulement revient en chair, mais prend une obésité dont il souffre, et finalement meurt d’un engorgement intérieur provenant d’un excès de nutrition, de pléthore. D’après ces faits, le moindre savoir professionnel suffit, ce semble, pour décider que cette abondance de fluide produite pendant la durée de la maladie, avait pour objet de réparer la déperdition accidentelle, et que le dénouement fatal doit être attribué à l’empressement déraisonnable qu’on a mis à l’arrêter. Rien certainement, dans la condition corporelle où se trouvait le sujet avant

    époques successives, a monté de 18 ans, dans le XVIe siècle, jusqu’à 43.7 dans les derniers rapports.
      Cet accroissement de la durée de la vie a pour causes : les progrès de la médecine et les améliorations dans la construction des maisons, le drainage des rues et l’habillement.