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vite qu’aucun autre animal, et, — en poussant plus loin la même idée, — la fécondité de la race humaine doit diminuer à mesure que les facultés particulières à l’individu de cette race sont de plus en plus stimulées à l’action, et que se développe de plus en plus l’homme[1].

Le temps que la population, chez les nations principales, met à doubler, varie considérablement. En France, il faut plus d’un siècle ; en Angleterre, plus d’un siècle et demi ; tandis que, dans l’Amérique, il suffit d’un peu plus que trente ans[2].

  1. « La plante et l’animal n’ont point à devenir autre chose que ce qu’ils sont au moment de leur naissance. Leur idée, comme disent les philosophes, est réalisée dans sa plénitude par le fait seul de leur apparence matérielle et de leur organisation physique. Le but final de leur existence est atteint, car ils ne sont que d’une nature physique. Mais il en est autrement de l’homme. L’homme, créé à l’image de Dieu, est d’une nature libre et morale. L’homme physique, tout admirable que soit son organisation, n’est pas le véritable homme. Il n’est pas un but mais un moyen, il n’est pas une fin comme l’animal, mais un commencement. Il y a un autre nouveau-né, mais destiné à croître en lui, et à développer la nature morale et religieuse, jusqu’à ce qu’il ait atteint la parfaite stature de son maître et modèle, qui est Christ. C’est là l’homme intellectuel et moral, l’homme selon l’esprit — Guyot. Earth and Man.
  2. En 1820 la population blanche comptait 8.107.000 âmes.
    En 1850 elle était portée à 20.169.000
    ----------------
    __________________ Augmentation 12.062.000
    .
    Dans cette même période l’immigration a été considérable,
    on a compté d’arrivants de 1820 à 1830.
    203.979
    __________________ de 1830 à 1840 762.369
    __________________ de 1840 à 1850 1.521.850
    ----------------
    ______________ Total 2.488.198

    Parmi eux il en était peu qui n’eussent passé l’époque de l’enfance ; les deux tiers étaient dans l’âge de 15 à 40 ans, la période où la force vitale existe au plus haut point. Admettons que chaque couple n’ait produit qu’un enfant, en raison de la part large à la mortalité, et additionnons, nous aurons 3.732.297. En y joignant la population espagnole du Texas, de Californie et du Nouveau-Mexique nous avons un total probable de 3.900.000. Déduisons le chiffre de l’accroissement total, nous avons un doublement à peu près juste en trente ans.
      Ces calculs sur les effets de l’immigration, sont certainement au-dessous de la vérité, à juger par les admirables calculs statistiques sur la vie, recueillis et publiés par le gouvernement de Massachusetts.
      Le chiffre de la population totale de cet État, en 1815, était 1.222.463, — dont 886.571 natifs de l’État, et 235.892 étrangers, dont une grande partie étaient Irlandais. Le chiffre des mariages de l’année est 12.329. De ces mariages 954 comptaient un conjoint étranger, et dans 4.269 mariages, les deux conjoints étaient