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par exemple aux époques qui se tenaient en 1817, 1834 et 1847 ; aujourd’hui il n’oppose plus de résistance, et c’est le trafic, qui, selon toute apparence, déviait le régulateur des destinées de la nation. En ce cas, si nous voulons tirer son horoscope, nous pouvons consulter avec avantage le diagramme suivant, qui indique les conditions les plus élevées et les plus basses du travailleur, dans le dernier demi-siècle.

À aucune époque de l’histoire du pays, la concurrence pour acheter le travail n’a été si grande à l’intérieur et au dehors que dans les années 1815, 1833 et 1847, — qui closent les quelques périodes de protection. Jamais aussi la condition du travailleur n’a reçu autant d’amélioration.

À aucune époque, la détresse n’a été si universelle ; à aucune, la concurrence pour vendre le travail n’a été si grande — qu’en 1822, en 1842 et au moment où nous écrivons.

À aucune époque, la tendance à un accroissement de la concurrence pour vendre le travail n’avait été plus prononcée qu’en 1850, lorsque ce mouvement fut arrêté par la découverte des gisements d’or en Californie, dont l’influence a déjà disparu ; — aujourd’hui, la concurrence pour la vente du travail a recommencé à s’accroître, en même temps que la quantité de nourriture et de vêtements qu’on peut obtenir en échange du travail va diminuant.

Toutes les utilités tendent vers les marchés où elles trouvent les meilleurs prix ; — la force humaine ne fait point exception à la règle générale. Puisque le flot des hommes s’écoule toujours vers les lieux où ils sont le mieux payés, le mouvement de l’immigration devrait fournir la manifestation concluante de l’efficacité des différents systèmes pour produire la concurrence, soit de l’achat, soit de la vente du travail. Et il la fournit, comme nous le montrent les faits suivants.

De 1825 à 1834. le chiffre d’immigrants augmente très réguliè-