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duction et la consommation, — plus la circulation se ralentit, — plus s’élève la proportion du capital mobile au capital fixé, — plus la population est pauvre, — et plus il se présente d’occasions pour filouter, au moyen d’une taxation indirecte, les subsides, afin d’entretenir des armées et de payer les classes qui vivent, se meuvent, et n’ont d’existence possible qu’en vertu de l’exercice de leurs facultés d’appropriation.

§ 6. — De toutes les oppressions, il n’y en a pas de comparable à celle de la centralisation trafiquante.

De toutes les oppressions, il n’en est pas de comparable à celle qui résulte de la centralisation trafiquante. Tendant, comme elle le fait, à l’anéantissement final et complet de la valeur de la terre et du travail, rien ne lui échappe, ni le château du grand propriétaire, ni la plus chétive cabane sur ses domaines. Le diagramme ci-joint nous donnera une idée de la manière dont elle agit.

Nous avons là une roue avec des rais d’une longueur énorme. Dans le cours d’une révolution, un point du moyeu parcourt des yards, tandis que, dans le même laps de temps, un point à l’extrémité d’un rai parcourt des milliers de milles. Le moindre changement dans le mouvement du moyeu en produit un immense à la circonférence. Il n’y a que la régularité parfaite du mouvement transmis dans les diverses parties qui puisse prévenir une rupture complète du tout. Qu’arrivera-t-il, par exemple, si le moyeu tourne, à un moment, à raison d’un yard par minute ; à un autre moment, à raison de deux ; à un autre, de dix ; à un autre, de trente ; — puis tout à coup s’arrête complètement ? La machine risque de se rompre, le moyeu seul restant intact et sans perturbation.

C’est exactement l’effet de la centralisation trafiquante ; — l’ac-