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paix, la richesse, la liberté ; l’autre à la guerre, au paupérisme et à l’esclavage.

§ 3. — Plus la circulation s’accélère, plus il y a tendance à la concentration, l’harmonie et la paix.

Plus il y a vitesse de circulation dans la société, plus grande est la tendance vers la concentration, — vers le maintien de la paix, l’accroissement de richesse, le développement de l’homme réel, l’être fait à l’image de son Créateur, et doué de facultés qui loi assurent l’empire et la direction des forces de la nature. Prouvons-le en revenant à notre diagramme.

À gauche nous voyons le négociant ou le chef guerrier prendre une large proportion dans le produit du travail et laisser si peu au travailleur, que celui-ci reste dans l’esclavage. À droite, la proportion que les intermédiaires ont à diviser entre eux est faible, tandis que le travail est largement payé. Dans le premier cas le pouvoir du trafic dans l’achat du service est excessif ; dans l’autre il est très-faible.

Nous avons montré les pacifiques effets de la belle loi de nature qui régit et détermine la distribution des choses produites, et nous l’avons fait de manière à éveiller une attention sérieuse. En consultant l’histoire de tous les pays, nous trouvons que lorsque la population est faible, les salaires sont très-bas et la proportion prise par le négociant ou le chef guerrier dans les produits du travail très-grande, — ce qui lui donne facilité de soudoyer des hommes pour l’aider dans la réussite de ses projets. Il en est de même aujourd’hui chez toutes les nations en déclin. — Il est plus facile de louer, pour le service militaire, des milliers d’hommes en Irlande, dans l’Inde ou au Mexique, que des centaines dans Massachusetts.