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rapports avec le gouvernement, que les hommes honorables doivent renoncer aux affaires d’importation[1].

Le système politique des États-Unis, basé comme il est sur l’idée de l’action locale, offre la forme la plus parfaite de gouvernement ; cependant sa perfection même fait que le mal que peut produire une faute en politique, a plus de gravité. Le fonctionnaire chargé, à Londres ou à Liverpool, de percevoir l’impôt, est pris parmi la population anglaise tout entière. — Il est exempt de tout sentiment qui puisse l’inciter à favoriser la fraude aux dépens de l’État, pour favoriser son port en particulier. C’est le contraire aux États-Unis, où les percepteurs ont des intérêts locaux qui les engagent à fermer les yeux sur la fraude, aux dépens des intérêts de l’État et de la population. Voilà comment le trafic se centralise si rapidement dans un seul port, et comment l’esclavage gagne si vite du terrain. Plus le système social tend à la concentration de la population et à l’accroissement du commerce, plus on est sûr de remédier aux inconvénients de la centralisation politique. Plus il tend à la dissémination de la population et à l’accroissement du pouvoir du trafic, plus on est sûr d’aboutir à une centralisation politique complète, et plus s’accroît la tendance à l’asservissement final de l’homme.

  1. Dans un récent rapport d’une commission nommée par le parlement anglais, on voit que, bien que le montant des droits perçus ad valorem soit peu de chose, 188.000 liv. sterl., c’est celui qui donne lieu à toutes les fraudes ; et que la subordination et la corruption ont été très-générales jusqu’à l’introduction des droits déterminés.