est dans les grands capitaux : l’anéantissement de la circulation de la société, la pérégrination de son coton qui la quitte au prix d’un penny et qui lui rentre au prix de trente pence, — toute la différence ayant été absorbée dans ce long trajet de ce même coton du champ de production pour arriver sur les corps du travailleur, de sa femme et de ses enfants.
L’Irlande nous montre un avilissement constant dans la valeur de la terre et du travail, et un accroissement de la part proportionnelle que la taxation prélève dans les produits, qui se manifeste d’une manière frappante par l’application à elle faite d’une taxe sur les profits qui, à l’époque où l’Irlande était prospère, ne s’appliquait qu’à la Grande-Bretagne. La cause se trouve dans les faits mentionnés plus haut : les aliments et la laine d’Irlande grevés de taxes si fortes, dans le trajet du champ de production à la bouche et au dos du consommateur, que c’est à peine si l’on peut dire qu’une circulation existe du travail et de ses produits.
Venons aux États-Unis. Nous voyons le gouvernement contracter des dettes dans la période de libre-échange, de 1818 à 1825, — se libérer dans une période de protection, de 1826 à 1834, — recontracter des dettes dans la période de libre-échange, de 1836 à 1842, — se libérer dans une période de protection, de 1843 à 1846, — recontracter de nouvelles dettes de 1847 à 1850, — et, pour se libérer, recourir cette fois à des revenus provenant d’énormes importations basées sur des dettes privées qui nécessitent un payement annuel d’intérêt, dont le montant dépasse le chiffre moyen d’exportation de subsistances au monde entier. La taxation indirecte, et l’intervention dans le commerce, de nouveau reconnus comme source convenable et permanente du revenu, ont amené ce résultat : que la dette publique a quintuplé dans une période où la population n’a fait que doubler.
Arrivons enfin à l’Angleterre. Nous trouvons les dépenses augmentant à mesure que les profits empiètent sur la production, et que les taxes sur la consommation se substituent de plus en plus aux quelques impôts directs qui ont existé précédemment. À la date du rappel de l’house-tax (impôt sur les maisons), la moyenne du montant des contributions pour l’entretien du gouvernement était de 46 millions livres sterling. Depuis lors, le chiffre moyen a atteint 48 millions dans la période de 1836 à 1841, — 53 millions dans