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_____________   Total   Part du capital   Part du travailleur
Première ferme 100 75 25
Seconde 200 120 80
Troisième 300 150 150
Quatrième 400 180 220
Cinquième 600 240 300
Sixième 1.000 333 667

Le pouvoir du capital a donc un peu plus que quadruplé, tandis que celui du travail est vingt-six fois plus grand. Plus s’accélère la réduction de la part du capitaliste, plus s’accroît la tendance à une proportion plus forte du capital fixé au capital flottant et au décroissement successif de la quote-part qui peut être réclamée comme rente. À mesure que s’accroît le pouvoir de l’homme sur la matière, le pouvoir de l’homme sur ses semblables tend à diminuer, et l’on marche à l’établissement de l’égalité parmi les différentes agglomérations de la race humaine. Pour que le faible se trouve de niveau avec le fort, pour que la femme prenne son rang à côté de l’être qui partout a été le maître, que faut-il ? Rien que le libre accroissement de la richesse, le libre développement de l’association, — le développement de l’individualité par la diversité des professions, qui est indispensable pour la vitesse de circulation et pour enfanter de nouveaux progrès.

§ 2. — Théorie de M. Ricardo sur la rente. Il enseigne l’inverse : que la part du propriétaire angmente à mesure que le travail agricole devient moins productif.

Ce sont là autant de vues qui diffèrent totalement de celles généralement acceptées, — celles de l’école Ricardo-Malthusienne. La question de la rente payée pour la terre, et des lois qui régissent ce payement avait depuis plus d’un siècle préoccupé les économistes, lorsque M. Ricardo, en 1817, résuma sous forme positive les idées déjà émises par Adam Smith, le docteur Anderson et autres — et donna au monde une théorie de la rente qui fut tout d’abord acceptée comme la véritable et qu’on a depuis qualifiée la grande découverte de l’époque.

Selon lui, la compensation pour l’usage de la terre se payant pour disposer de « certains pouvoirs originels et indestructibles du sol » tend à s’accroître dans ses proportions à mesure que l’accroissement de richesse et de population amène une nécessité de recourir aux sols d’une fertilité constamment décroissante » qui payent de moins en moins bien le travail de l’homme. — Le pouvoir de la nature sur l’homme s’accroissant constamment et l’homme devenant de plus en plus son esclave et celui de ses semblables. Partant ainsi d’un point di-