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des milliers de tonneaux nous est un bel exemple du pouvoir de l’association ; une douzaine d’hommes font avec lui ce qui exigerait des milliers d’hommes réduits à se servir de canots ; qu’en résulte-t-il ? Le propriétaire du navire est mieux rémunéré avec un vingtième de la cargaison que ne l’eussent été les propriétaires des canots si on leur eût abandonné en payement la cargaison entière. Les propriétaires des chemins de fer s’enrichissent avec 1 % des marchandises transportées ; tandis que les rouliers ne trouvent qu’à vivre en prenant 10 %. Le propriétaire des premières machines à moudre le grain devait retenir une large proportion du produit de son travail, tandis que le propriétaire du grand moulin à farine s’enrichit en retenant des parties du grain qui seraient perdues, n’était la facilité avec laquelle la production et la consommation se suivent l’une l’autre à cette époque de la société où le besoin d’un tel moulin se fait sentir. Plus s’accélère la circulation, plus décroîtra toujours la part proportionnelle du capitaliste, — et plus tendront à diminuer les frais de reproduction de l’outillage dans lequel est placé son capital. La somme par lui touchée en fin de compte sera plus considérable, — le travail devenant chaque jour plus productif et le prix de revient des utilités achevées diminuant constamment.

§ 5. — La quote-part du travail augmente à mesure qu’il s’opère rapprochement entre les prix des denrées premières et des utilités achevées.

Plus le prix des matières premières et celui des utilités achevées se rapprochent l’un de l’autre, plus s’abaisse nécessairement la proportion des produits du travail qui peut être demandée sous la forme de profits, d’intérêts, de fret ou de rentes, comme on peut s’en assurer par le diagramme que nous reproduisons ici :