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blent ; d’où il suit que l’énergie potentielle reste latente, — que la circulation est lente, que la population reste dans l’esclavage. En France, en Espagne, dans l’État de Massachusetts, il y a diversité grande, d’où suit : un développement croissant de jour en jour des forées de la population, — une circulation qui gagne en rapidité, — une population qui gagne en liberté.

Dans le monde physique, la vitesse accélérée de mouvement donne lieu à une distribution plus parfaite de la force parmi les différentes parties, — produit plus de santé, plus de manifestation de force. Il en est de même, dans le corps social, comme nous aurons occasion de le voir. — La distribution des produits du travail s’y rencontre plus équitable, et l’action sociétaire plus saine, en raison directe de l’accroissement de vitesse de la circulation. Regardez partout où il vous plaira, et vous trouverez dans tout l’univers la manifestation de ces grandes lois établies pour régir la matière sous toutes ses formes, — chaleur, mouvement et force se rencontrant partout en raison directe du développement d’individualité et du pouvoir d’association et de combinaison.

Si cependant nous revenons à MM. Malthus et Ricardo, nous trouvons le contraire. — Chez eux l’homme devient de plus en plus esclave de la nature, à mesure qu’il grandit en pouvoir de combinaison avec ses semblables, — et la distribution s’empreint de plus d’inégalité et d’injustice à mesure que les sociétés grandissent en richesse.