sition et recomposition assez minutieuse pour la rendre apte aux plus grands comme aux plus petits échanges. Les métaux précieux possèdent seuls ces propriétés, c’est la raison pour laquelle, dans tous les âges, les hommes ont senti que leur condition s’améliorait à chaque accroissement de la facilité qu’on aurait à les obtenir.
De là vient que toutes les nations ont aspiré à un état de choses qui établisse en leur faveur une balance payable en espèces, et c’est le désir très-naturel d’obtenir un instrument de la plus haute valeur qui est considéré comme si déraisonnable par l’auteur de la Richesse des nations, lorsqu’il dit, dans son examen de ce qu’on est convenu d’appeler le système mercantile :
« Un pays qui a de quoi acheter du vin aura toujours tout le vin dont il aura besoin, et un pays qui aura de quoi acheter de l’or et de l’argent ne manquera jamais de ces métaux. On trouve à les acheter pour leur prix, comme toute autre marchandise, et s’ils servent de prix à toutes les autres marchandises, toutes servent aussi de prix à l’or et à l’argent. Nous nous reposons en toute sûreté sur l’opération du commerce, sans que le gouvernement s’en mêle en aucune façon, pour nous procurer tout le vin dont nous avons besoin ; nous pouvons donc bien nous reposer sur elle, avec autant de confiance, pour nous faire avoir tout l’or et l’argent que nous sommes dans le cas d’acheter ou d’employer soit pour la circulation de nos denrées, soit|pour d’autres usages[1]. »
Cela est vrai, et aurait pu se dire avec autant de vérité à propos de la laine, du coton, de l’huile ou de tout autre article quelconque. Les Finnois et les Lapons, sans doute, obtiennent tout le drap « à l’achat duquel ils peuvent fournir. » [2] Mais pourquoi n’en peuvent-ils acheter davantage ? Par quels moyens les mettre en état d’être de meilleurs clients pour les pays qui produisent le coton et la laine ? À ces questions relatives à la monnaie, le Dr Smith ne répond pas ; et pourtant de toutes les utilités en usage parmi les hommes, il n’en est point une seule dont la demande soit aussi générale, ou au sujet de laquelle une croyance aussi générale règne parmi les hommes qu’un amendement ou une altération dans leur condition se lie directement avec l’accroissement ou la diminution