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Dans l’un la stabilité est presque parfaite, tandis que l’autre présente un modèle d’instabilité.

Missouri, avec une population de 700.000 âmes, a une banque dont le capital est 1.269.000 dollars, et les placements presque le quadruple. C’est ici, le lecteur le peut voir, tout à fait le contraire de ce qu’on rencontre en Rhode-Island, — l’un présentant tous les caractères de stabilités comme associés à la liberté ; tandis que dans l’autre se trouvent ceux d’instabilité, comme une conséquence de la restriction.

La fermeté dans la circulation s’accroît, nous le voyons, en raison de la liberté avec laquelle les hommes satisfont à leur désir naturel d’association avec leurs semblables ; et avec son accroissement nous voyons partout décliner le pouvoir de cette partie de la communauté qui vit aux frais de ses semblables. Les actionnaires de la banque de France obtiennent le triple du taux d’intérêt ordinaire, tandis que les propriétaires du capital dont ils se servent sont forcés de se contenter de la simple sécurité pour le retour de ce capital, sans intérêt. Les propriétaires des banques par actions en Angleterre reçoivent d’énormes dividendes, tandis que les dépositaires doivent se contenter de 3 %. La banque d’Angleterre donne 10 % de dividende, et, rien à ses dépositaires. Les banques de Pennsylvanie donnent 10 et 12 %, ou le double du taux légal. Celles de Massachusetts donnent sept ; tandis que les actionnaires en Rhode-Island reçoivent une moyenne de six, — c’est exactement le taux d’intérêts payés par ceux qui empruntent. Plus la liberté d’association en affaires de banque est parfaite, moins les obligations imposées sont nombreuses ; plus forte est la tendance à l’égalité des droits, plus sûre est la circulation et moins elle coûte,

§ 7. — Chiffre insignifiant des pertes pour les banques américaines sous le système d’action locale, avant 1837. Pertes énormes pour la population anglaise par les faillites des banques privées.

Le nombre moyen des banques dans New-England, de 1811 à 1830, a été de 97, et l'on a compté en vingt-cinq ans 16 faillites, — soit deux tiers de 1 % par année. Le capital moyen a été d’environ 22.000.000, dollars, le capital des établissements qui ont failli a été 2.000.000 dollars, soit trente-six centième de 1 0|o par année. La perte qu’à subie la communauté ne peut pas avoir dépassé de beaucoup 500.000 dollars[1], — donnant une moyenne

  1. La banque l’Aigle de New-Haven, devait, en 1827, après sa faillite, plus de 800.000 doll. Nous ignorons ce qu’elle a donné à ses créanciers. Toutes les pertes