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CHAPITRE XXXV.

CONTINUATION DU MÊME SUJET.


VI. — Du mode de banque en France.

§ 1. — Taxation sur la population de France au moyen de réglementations de la circulation monétaire.

Dans le monde naturel, le pouvoir réel produit est toujours en raison inverse du pouvoir apparent, — le bruyant tremblement de terre se bornant à renverser les murs d’une ville, tandis que le froid silencieux en désagrégeant les rocs et en aplanissant les montagnes, fournit à un monde microscopique les matériaux pour édifier des îles, qui probablement deviendront continents à l’occasion. Il en est de même du monde monétaire, — le financier habile trouvant toujours ses taxes les plus productives dans ces échanges pour lesquels le pence et le demi-pence sont nécessaires et non dans ceux qui ont besoin de l’assistance de l’or. Tabac, sel et bière acquittent donc de lourdes taxes, tandis que la soie et le velours, les perles et les diamants contribuent peu à tout revenu public. Le principal cependant parmi les objets sujets à la taxation est l’instrument qui entre dans tous les échanges, — la monnaie. Le travailleur a besoin de son aide lorsqu’il lui faut sel, tabac, bière ou drap. Le capitaliste doit l’avoir quand il veut ajouter à ses terres ; et sans elle la femme élégante serait forcée de ne point satisfaire son goût pour les soirées, les bals, l’opéra. Nulle part on n’a si bien compris cela qu’en France. Nulle part la politique d’un pays n’a tendu davantage à l’expulsion des métaux précieux, que