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précieux, et de l’afflux d’articles manufacturés, il résulta tendance chaque jour croissante vers la division du sol, l’amélioration de l’agriculture et le développement de liberté de l’homme. À partir de la date de ce traité, cependant, tout changea. Survinrent afflux d’articles manufacturés et afflux de l’or avec déclin quotidien dans le pouvoir d’association, dans les salaires du travail et dans la valeur de la terre. La détresse universelle, enfantant demande pour un changement de politique, amena la convocation des États généraux, dont l’apparition sur la scène, pour la première fois dans le cours de cent quatre-vingts ans, fut suivie de si près d’une révolution qui envoya à l’échafaud la plupart des hommes qui avaient dirigé les affaires du pays.

Nous voyons l’Espagne s’appauvrir constamment de plus en plus, à dater de l’heure à laquelle, chassant sa population industrielle, elle se mit d’elle-même dans la dépendance des ateliers des autres pays. Maîtresse du Mexique et du Pérou, elle fit simplement fonction de tuyau de conduite pour écouler leur richesse vers les nations avancées du monde, comme c’est aujourd’hui le cas de la Grande-Bretagne et des États-Unis.

Quant au Mexique, nous le voyons en affaiblissement constamment croissant, à partir du jour qu’il obtint son indépendance, et par la raison que dès lors son industrie commence à disparaître. D’année en année, il tombe de plus dans la dépendance du trafiquant, et est de plus en plus réduit à exporter ses denrées à l’état le plus grossier, — ce qui a pour conséquence nécessaire le déclin constamment croissant de son pouvoir de retenir la production de ses mines.

Passant en Asie, nous trouvons dans l’Inde un pays d’où l’industrie a par degré disparu. Aujourd’hui, le coton vient chercher les marchés, qui naguère s’adressaient à l’Hindostan pour s’approvisionner d’étoffes ; et là, comme ailleurs, nous trouvons l’exportation des métaux précieux, marchant du même pas que le déclin de l’agriculture et l’appauvrissement de la population[1].

    en France qu’en Angleterre même ; ce commerce y a doublé depuis vingt ans.» Tocqueville. L’ancien régime et la Révolution, p. 286.

  1. Voir précéd., vol. I. Tout récemment il s’est fait une exportation considérable d’argent vers l’Inde ; et par la raison que le gouvernement — préférant recueillir ses taxes sous la forme de l’utilité la plus coûteuse, — a interdit la circulation de l’or.