gent compris, — qui lui viennent des pays lointains. Sa position est celle du fermier riche et éclairé qui vend ses produits sous leur forme la plus élevée — se mettant par là à même d’appliquer à l’entretien de sa famille, à l’éducation de ses enfants et à l’amélioration de sa terre la totalité des utilités qu’il reçoit en échange. Celui de la Grande-Bretagne est dans la position du négociant, par les mains de qui passe une somme considérable de propriété, sur laquelle il a droit de retenir le montant de la commission et rien de plus. L’un a un commerce immense et qui s’accroît prodigieusement ; l’autre fait considérablement de trafic.
Les métaux précieux vont s’écoulant fermement vers le nord et l’est de l’Europe, et parmi leurs plus larges récipients, nous trouvons l’Allemagne du Nord qui avance aujourd’hui si rapidement en richesse, pouvoir et civilisation. Danemark et Suède, Autriche et Belgique, qui suivent la trace de la France, en maintenant la politique de Colbert, — se meuvent dans la même direction ; et il en résulte une habitude croissante d’association, suivie d’une augmentation quotidienne du montant de la production et de la facilité d’accumulation, comme le manifestent les usines qui se bâtissent, les mines qui s’ouvrent, les routes qui se construisent, et le pouvoir constamment croissant de commander les services des métaux précieux.
Les causes de ces phénomènes s’expliquent facilement. Les matières brutes de toute sorte tendent vers les lieux où les emplois sont le plus diversifiés, parce que c’est là où les produits de la ferme commandent la plus grande quantité de monnaie. L’or et l’argent suivent la trace des matières brutes, et par la raison que là où le fermier et l’artisan sont le mieux en mesure de former combinaison, les articles achevés, — ceux dont la production a exigé le plus grand développement d’intelligence, — sont toujours au meilleur marché. Lorsque l’Allemagne exportait le blé et la laine, ces articles étaient à bon marché, et il lui fallait exporter son or pour aider à payer le drap et le papier qu’elle importait, parce qu’ils étaient très-chers. Aujourd’hui elle importe les deux articles, laine et chiffons ; ses fermiers obtiennent de hauts prix pour leurs produits, et s’enrichissent ; et l’or du monde vient à elle parce que le drap et le papier sont à si bon marché, qu’elle les envoie aux points les plus lointains du globe. Il en est ainsi pour la France, la