CHAPITRE XXXI.
CONTINUATION DU MÊME SUJET.
II. — De l’approvisionnement de monnaie.
Acquérir domination sur les différentes forces de la nature créées pour son usage, c’est à la fois le contentement et le devoir de l’homme ; et plus il en acquiert, plus la tâche va s’allégeant, et plus il a tendance à en acquérir davantage. À chaque surcroît diminue la résistance à ses efforts ultérieurs, d’où suit que chaque découverte successive se montre toujours le précurseur de nouvelles et plus grandes découvertes. Le paratonnerre de Franklin fut la préparation aux télégraphes électriques, qui relient nos cités, et ceux-ci, à leur tour, ne sont que les précurseurs de ceux qui sont destinés à mettre tout homme de l’Union à même de lire, en déjeunant, un compte rendu de tous les événements de la veille dans chacun de tous les pays d’Europe, d’Asie et d’Australie. Chacun des jours qui se succèdent augmente le pouvoir de l’homme, et chaque nouvelle découverte utilise des forces qui jusqu’alors se perdaient. Plus elles sont utilisées, — plus la nature est requise de travailler au service de l’homme ; — moindre devient la somme d’effort humain nécessaire pour la reproduction des utilités dont il a besoin pour son confort, sa convenance ou sa jouissance ; — moindre devient la valeur de toutes les accumulations précédentes, — et plus augmente la tendance à donner au travail du présent pouvoir sur le capital créé par les travaux du passé.