de l’amélioration des routes, mais sur une plus grande échelle, parce que les épargnes sont d’un caractère plus minime, ce qui leur permet de pénétrer plus intimement dans les diverses parties de la société. Le meunier et le fabricant de drap ont besoin d’aide ; et, comme leurs tâches sont moins rudes que la tâche rurale, ils donnent emploi au travail de beaucoup de gens qui autrement resteraient inactifs, et donnent usage à beaucoup d’utilités qui autrement seraient perdues ; et de là vient qu’on voit cet accroissement du pouvoir de combinaison être si invariablement suivi d’un accroissement de circulation, d’un accroissement de production et de consommation, avec accroissement rapide du pouvoir de circulation.
Dans les premiers âges de société, l’homme a peu à échanger ; il se fait donc peu d’échanges. Ce peu se fait par le troc direct ; — des peaux se donnent pour des couteaux, du drap, de la viande ou du poisson. Avec le progrès de population et de richesse, cependant, toutes les communautés se sont appliquées à faciliter le transfert de propriété par l’adoption de quelque étalon commun qui servît à mesurer la valeur de toutes les utilités à échanger : par exemple, le bétail chez les premiers Grecs ; — les esclaves et le bétail, ou « la monnaie vivante, chez les Anglo-saxons, — le wampum (viande séchée), chez les aborigènes de l’Amérique, — le poisson sec, chez les peuplades de New-England, — et le tabac, chez celles de Virginie.
Dans de telles conditions, cependant, les échanges étaient ennuyeux à négocier, entraînaient une grande perte de temps, par suite de la difficulté de trouver des gens qui, à un même instant donné, eussent besoin d’une utilité et possédassent quelque autre utilité que le détenteur de la première voulût bien accepter en retour. Là où il n’y a point diversité d’emplois, et où par conséquent tout le monde est fermier ou berger, tout le monde a les mêmes utilités desquelles il veut se départir, et tout le monde trouve difficulté à opérer la vente préparatoire pour opérer un achat. — Dans le progrès ultérieur, nous trouvons partout l’homme aux prises avec cette difficulté, et, pour la résoudre, adoptant successivement le fer, le cuivre et le bronze, qui le conduisent à passer à l’argent et à l’or, comme instruments pour opérer les échanges de la main à la main entre les membres individuels de la société, et entre la société et les autres sociétés.