Page:Carey - Principes de la science sociale, Tome 2.djvu/291

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

en 1834 et 1847. Ils est toujours rare et cher lorsque la circulation languit et que le pouvoir d’association décline, comme ce fut le cas dans la période de libre échange qui suivit la fin de la grande guerre européenne — dans celle qui finit en 1842, — et dans celle actuelle où les hommes sont partout engagés dans l’œuvre de changer de localité eux et leurs familles, et non dans celle de production. Dans le premier cas, les travaux du présent vont obtenant accroissement soutenu d’empire sur les accumulations du passé ; tandis que dans l’autre le pouvoir du capitaliste va croissant, et celui du fermier et du laboureur va diminuant d’autant.

§ 14. — Le planteur profite par tous les pays qui suivent la trace de Colbert et de la France, tandis qu’il perd par tous ceux qui suivent la trace de l’Angleterre.

Tout évident que soit ceci par rapport au fermier et à ses produits, la vérité s’en montre encore mieux si nous étudions les mouvements de la plantation. Il y a quarante ans, le planteur envoyait au marché 80.000.000 livres de coton pour lesquelles il recevait aux ports d’embarquement 20.000.000 dollars. Douze ans après, il donnait trois fois cette quantité en échange pour un peu plus que le double de la somme d’or et d’argent. Son pouvoir de commander les services des métaux précieux va diminuant constamment, à mesure qu’il épuise de plus en plus sa terre et limite sa production.[1] Les faits qui se présentent dans les deux parties de l’Union sont exactement semblables et en accord parfait avec les phénomènes que l’on peut observer dans tous pays où la dépendance des marchés étrangers va croissant.

Pour en trouver la cause, il nous faut examiner les mouvements d’années de bon et de faible rendement. » Dans les premières, la circulation s’alanguit toujours par suite de l’abondance de la denrée ; tandis que dans la seconde, elle s’accélère à cause de la rareté.

1849 exportation. 1.026.000 livres ; qui ont produit 66.000.000 dollars
1850-1851, moyenne d’exp. 781.000 92.000.000

Si les planteurs, dans la première de ces années s’étaient donné le mot pour détruire 250.000 livres, ils eussent gagné, nous

  1. La récolte moyenne des années de 1843 à 1846 était 2.225.000 balles. Celle des quatre années dernières a quelque peu dépassé 3.000.000 balles, et s’est obtenue par un épuisement du sol que la somme entière reçue pour le produit ne suffirait pas à payer.