et 1847 — et qui est moindre par tête aujourd’hui qu’elle était alors.[1]
Ainsi nous voyons le pouvoir de consommation en accroissement dans tous les pays protégés du monde, en déclin dans les non protégés ; — et il nous est prouvé que le mouvement des États-Unis dans les différentes périodes est en accord direct avec tous les faits observés ailleurs. D’où vient cela ? De ce que la protection vise à favoriser le commerce et à augmenter la circulation sociétaire, — mettant ainsi chacun en état de vendre son travail et de devenir un acquéreur du travail d’autrui. La circulation est rapide au Danemark et en Suède, mais lente en Turquie et Portugal. Elle est rapide dans la France, comparée à l’Irlande ou l’Inde, et lente dans la Jamaïque, comparée aux États-Unis. Elle était rapide dans ce dernier pays, au retour de la paix de 1815 ; mais, quelques années après, elle s’alanguit au point que des centaines de mille d’individus manquaient complètement d’emploi. Elle s’accrut rapidement de 1824 à 1834, mais ensuite elle diminua tellement qu’on vit partout des hommes errer, en quête de travail, sans en obtenir, — tandis que leurs femmes et leurs enfants périssaient de besoin. De 1842 à 1847, elle s’accéléra d’année en année ; mais, avant la fin de l’année 1850, sous le système du libre échange de 1846, elle déclina au point de donner à penser que les scènes de 1842 allaient se reproduire. Avec la découverte de la Californie et l’accroissement de l’offre de
- ↑ La consommation domestique de coton, en 1824, était de 110.000 balles ou d’environ 4 livres par tête. Dix ans après, sous la protection, elle avait monté à 216.000 balles ou environ 6 livres par tête. Dans les huit années qui suivent, l’augmentation fut à peu près insignifiante, et, dans la dernière de ces années, elle ne donna pas plus par tête que dans la première. Six ans après, sous un tarif protecteur, elle monte à 600.000 balles ou 12 livres par tête. Sept ans plus tard, 1844-45, elle diminua — ne donnant pas même 11 livres par tête. La demande domestique de coton, résultant de la consommation de cotonnade étrangère est si insignifiante, qu’il n’y a pas à la noter. À aucune période, elle n’a pas beaucoup dépassé une livre par tête, et ce qui est remarquable, elle est en rapport plus faible avec la population en 1854-55, lorsque la population était stationnaire, qu’elle ne l’avait été en moyenne sous le tarif hautement protecteur de 1842, lorsque la fabrication domestique doubla en si peu de temps. Le chiffre des balles de coton nécessaire pour produire tout le tissu étranger consommé dans cette année, ne doit pas avoir dépassé 50.000, et il est douteux qu’il ait été aussi haut. Le total de la consommation de cotonnade, tant domestique qu’étrangère, ne donne pas actuellement, — par tête, — plus que celle du coton domestique, il y a neuf ans ; et pourtant, dans les cinq années du tarif protecteur de 1842, elle avait plus que doublé.