Page:Carey - Principes de la science sociale, Tome 2.djvu/273

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHAPITRE XXIX.

CONTINUATION DU MÊME SUJET.

§ 1. — À mesure que l’agriculture devient une science, la terre devient plus productive et ses produits tendent à gagner en prix. Il en résulte double profit pour le fermier.

Plus il y a tendance à l’amélioration dans l’agriculture, plus tendra à s’élever le prix des utilités produites. De là double avantage pour le fermier : d’abord, parce qu’il a plus de denrées à vendre, ensuite parce que chacune a plus de pouvoir d’obtenir le numéraire en échange.

Le lecteur verra clairement qu’il en doit être ainsi, en songeant que l’agriculture savante vient à la suite des arts mécaniques ; — que chaque artisan est un acheteur pour les produits de la ferme ; — qu’à chaque surcroît dans le nombre d’artisans, le fermier est de plus en plus soulagé de cette taxe la plus pesante de toutes, celle du transport ; — qu’une consommation domestique lui permet de payer ses dettes à la grande banque de laquelle ses produits ont été tirés, — et que c’est par l’aide de l’artisan que sa laine et son blé sont combinés en la pièce de drap qui voyage facilement jusqu’aux pays qui produisent l’or et l’argent. Plus le moulin est proche du fermier, plus il y a tendance à ce que le blé obtienne un meilleur prix ; plus l’usine à coton est proche de la ferme et de la plantation, plus s’élèvera le prix du blé et du coton, et plus fermier et planteur auront pouvoir d’améliorer leurs procédés de culture.

Comme preuve qu’il en est ainsi, nous voyons que le prix des céréales est le plus élevé dans ces pays où le travail agricole obtient le rendement le plus considérable, — en Angleterre, France, Belgique,