présent système continue, le dernier battement de cœur de la nation aura cessé, et à laquelle l’Amérique, la Grèce et Rome seront ensemble gisantes dans les ruines du passé.
» La question d’économie serait, non pas comment nous devons produire davantage par année, mais comment nous devons épargner davantage sur notre production annuelle pour le rendre au sol. Un travail employé à voler à la terre son capital de matière fertilisante est pire qu’un travail dissipé. Dans le dernier cas, c’est une perte pour la génération actuelle ; — dans le premier, c’est un héritage de pauvreté pour nos successeurs. L’homme n’est qu’un tenancier du sol, et il se rend coupable d’un crime lorsqu’il détruit de sa valeur pour les autres tenanciers qui viendront après lui. »
En présence de tels faits, cessons de nous étonner que tout étranger intelligent ne puisse s’empêcher de remarquer la condition mauvaise de l’agriculture américaine, en général, et la diminution graduelle de la puissance du sol. Dans New-York, où, il y a quatre-vingts ans, 25 ou 30 boisseaux de blé étaient le rendement en moyenne ; cette moyenne n’est aujourd’hui que de 14, et celle de maïs 25 seulement. Dans l’Ohio, qui, il y a un demi-siècle, était à l’état vierge, la moyenne du blé est au-dessous de 12, et elle diminue tandis qu’elle devrait augmenter. Dans l’Ouest, la marche d’épuisement se poursuit partout ; — les grandes récoltes de chaque période d’un établissement sont suivies invariablement de maigres récoltes dans les dernières années. En Virginie, dans un vaste district d’un pays qui a passé pour le plus riche de l’État, la moyenne du blé est moins que 7 boisseaux ; tandis que, dans Nord-Caroline, les hommes cultivent un sol qui rend un peu moins que cela de maïs. On a cultivé le tabac en Virginie et Kentucky jusqu’à épuisement complet du sol et son abandon ; tandis que, dans la contrée entière où croît le coton, nous trouvons un exemple d’épuisement dont le monde n’a jamais vu le pareil, accompli en si peu de temps. La population qui cultive le coton et le tabac vit sur son capital, — vendant son sol à si bas prix qu’elle n’obtient pas un dollar pour cinq dollars détruits ; et comme l’homme est toujours un animal progressif, soit qu’il marche en avant ou en arrière, nous pouvons facilement saisir la cause du développement soutenu et régulier de ce sentiment qui conduit à regarder la servitude comme la condition naturelle de ceux qui ont besoin de vendre leur travail. Le tra-