Page:Carey - Principes de la science sociale, Tome 2.djvu/198

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Nous avons là une nécessité constamment croissante de recourir à un marché lointain, accompagné d’un abaissement des prix qui va jusqu’à 35 % ; mais si nous comparons la période de 1850 à 52 avec la période de 1810 à 1815, alors que la consommation domestique était égale à tout l’approvisionnement, l’abaissement va jusqu’à 63 %. En admettant cependant que les prix de 1821-25 soient le taux normal qui, dans le cas de la création d’un marché domestique, affranchirait le fermier de la nécessité d’aller au dehors, nous obtenons le résultat que les mêmes récoltes qui, aujourd’hui, se vendent pour 1.500.000.000 dollars, en obtiendrait 2.200.000.000 ; soit une différence de 700.000.000 dollars qu’on peut regarder comme le prix actuel payé par le corps agricole pour le privilège de perdre à peu près des subsistances pour la valeur de 26.000.000 dollars.

Les prix donnés ci-dessus sont ceux des ports d’embarquement toujours plus élevés que ceux des lieux de production ; et si nous ajoutons maintenant l’épargne de transport intérieur qui suivrait la création de marchés locaux, la différence irait à 1.000.000.000 dollars ; et cela aussi quand nous prendrions comme taux normal les prix de 1821-25 qui embrassent les années d’une détresse presque universelle en Amérique et en Europe. Si nous prenions la moyenne de 1816-25, 767 dollars, cela atteindrait 1.500.000.000 dollars. La moyenne de toute la France pour chaque décade des dernières quarante années a dépassé 18 francs par hectolitre ; c’est l’équivalent de 1.25 dollars par boisseau, et les dernières périodes sont

    de la nation était appliquée à la création d’un nouvel outillage pour produire les substances. Alors comme aujourd’hui la production diminuait tandis que la consommation se maintenait,—le déficit provenant du resserrement de la dette à l’Europe, pour une immense quantité de draps et de soieries qu’il n’y avait plus pouvoir d’acheter. Alors, comme aujourd’hui, il y avait grande prospérité apparente, comme préparation à la faillite universelle de 1841-42. La préparation qui se fait aujourd’hui est semblable en tout point, et comme les causes sont les mêmes, nous pouvons compter sur des effets non différents.