voir le prix de la farine plus haut qu’il n’avait jamais été par le passé, quoique le négoce d’exportation eût presque entièrement cessé. Au retour de la paix cependant, les fabriques en général, sauf celles des grosses cotonnades, furent abandonnées à leur sort et tombèrent bientôt sous la concurrence étrangère. Ici, comme par toute l’Europe, l’outillage fut mis hors d’usage, les propriétaires ruinés et les ouvriers congédiés. Ainsi fut perdue pour la nation la masse entière de ce capital considérable d’habileté et d’expérience, qui, dans les quelques années précédentes, avait été accumulé au prix de tant d’efforts.
Le commerce alors déclina graduellement, et le trafic devint de nouveau le maître des fortunes de la population, avec un grand déclin de la valeur du travail et un tel abaissement de la valeur de la terre, qu’on la vendit par le pays à des prix qui ne dépassaient pas le tiers ou même le quart de ce qu’on en obtenait auparavant. La détresse universelle apporta avec elle un remède sous la forme du tarif demi-protecteur de 1824, que suivit celui réellement protecteur de 1828, par lequel la politique de Colbert fut pour la première fois établie comme celle de l’Union américaine. Des remontrances et la résistance à craindre de la part des États producteurs du coton firent abandonner cette politique avant une expérience de cinq années complètes, et au commencement de 1833, on la suspendit par le tarif de compromis, en vertu duquel la protection fut graduellement retirée, et dut cesser entièrement en 1842. Avant ce terme expiré cependant, le commerce avait presque entièrement cessé d’exister, — la demande pour le travail avait disparu, et avec elle le pouvoir d’acheter les produits du travail. La détresse universelle amena un changement d’administration, suivi d’un changement de politique, la protection étant de nouveau, en 1842, adoptée comme loi du pays. Cependant, en 1846, nouveau virement : — la protection est à un degré considérable retirée. Ici cependant nous pouvons remarquer la tendance graduelle vers son adoption finale et complète, se manifestant dans le fait que, tandis que le chiffre 20 % avait à l’occasion précédente été pris comme étalon de revenu. celui de 30 % fut de nouveau plus généralement adopté comme le taux dans tous ces cas où l’on croyait que la protection pourrait être nécessaire.
En résumé, on peut affirmer aujourd’hui que l’avantage de la