des trésors métallurgiques de la terre. La production de fer a augmenté d’une manière soutenue, et la découverte récente de vastes gisements de houille promet un développement considérable de cette branche d’industrie ; tandis que la production de l’or et de l’argent s’est élevée à plus de 20.000.000 dollars annuellement.
Nulle part au monde il n’existe plus de tendance à l’activité locale et à la combinaison locale qu’en Russie. Dans certaines parties du pays sont les potiers, et, dans d’autres, les cordiers et les selliers. Dans telle contrée sont tous les fabricants de chandelles, dans telle les fabricants de chapeaux de feutre, et dans telle autre les serruriers et les charrons. Un district compte de nombreuses tanneries, tandis que dans d’autres presque tous les bras s’emploient à faire la lanière d’écorce qui trouve des usages très-variés. Pour ces industries, les familles d’un district se réunissent en une sorte de compagnie d’actionnaires, qui vend le produit des travaux et répartit les résultats à toutes les parties engagées dans l’œuvre de production.
Ces fabriques prennent développement à mesure que se développe la demande du travail pour le coton, la laine et les autres branches d’industrie, ce qui fait l’accroissement de commerce ; non-seulement ce commerce qui résulte des différences d’emploi domestique, mais celui qui dépend des différences de sol et de climat parmi les nations du globe. Il va au dehors plus de suif, et l’on reçoit en retour plus de café et de coton ; tandis que laine, café, blé et coton sont convertis en étoffe pour la fourniture des marchés tant domestiques qu’étrangers. Ce n’est pas cependant dans les manufactures grossières seulement que la Russie réussit aujourd’hui. L’esprit d’invention et l’habileté de ses ouvriers commencent à se faire remarquer dans toutes les industries, comme elle l’a prouvé à l’occasion de la grande exposition générale au palais de Cristal, il y a cinq ans[1].
- ↑ « Ses produits naturels excitent l’intérêt et l’admiration par leur variété et leur excellence, ses travaux d’art provoquent l’étonnement par leur richesse et leur beauté. Ses joailliers et ses orfèvres l’emportent sur ceux mêmes de Paris. Ses satins et ses brocards rivalisent avec les plus riches envois de Lyon. Elle expose des tables de malachite et des cassettes d’ivoire dont la richesse originale dénote à la fois la prodigalité luxueuse d’une cour barbare, et le raffinement et le goût de la civilisation. Nous ne tenons pas beaucoup de compte de ce que cette partie de l’exposition n’est pas exclusivement l’œuvre d’ouvriers indigènes. Ses satins n’en sont