est à l’instant adoptée par les autres. Tels sont les effets de ce commerce qui résulte de la diversification dans les demandes pour le pouvoir humain, tant physique qu’intellectuel, et donne valeur à la terre et à l’homme.
La terre, en Allemagne, est très-divisée ; ç’a a été, comme en France, jusqu’à un certain point, l’œuvre des gouvernements ; mais, l’impulsion donnée, la chose a été poussée encore davantage grâce au système qui élève le prix de la terre en ajoutant à la valeur de l’homme qui la cultive. Là où existe un tel ordre de choses, les hommes ne peuvent réussir à tenir la terre en quantité considérable, parce qu’on ne peut lui faire rapporter autant qu’on obtiendrait sous forme de pur intérêt du prix auquel elle peut être vendue. La division de la terre parmi les hommes qui la cultivent vient donc en vertu d’une loi générale à laquelle on ne peut échapper, excepté en suivant une marche tendant à détruire la valeur du sol et de l’homme par lequel il est cultivé, comme nous avons vu qu’on l’a accompli en Irlande et dans l’Inde En tous lieux, par toute l’Allemagne, la terre est au plus haut prix là où elle est le plus divisée entre petits propriétaires, et les petits propriétaires ont prospéré en raison directe de l’élévation des prix qu’ils ont payés pour leur terre — cette élévation étant une conséquence de l’affranchissement progressif de la première et de la plus oppressive des taxes, celle du transport[1].
La disparition des grandes propriétés, en Allemagne, a marché par disparition avec celle des petites dans la Grande-Bretagne — l’une étant une conséquence nécessaire de l’accroissement du pouvoir d’entretenir commerce, et l’autre de l’asservissement croissant à la domination du trafic. Dans l’un de ces pays, l’individualité prend un ferme développement, avec augmentation constante dans la quantité de produits obtenus du sol ; tandis que dans l’autre elle va déclinant constamment, avec une diminution rapide dans la
- ↑ « Ils acquièrent peu à peu un capital et leur grande ambition est d’acheter de la terre. Toute occasion d’acheter une petite ferme est vite saisie ; et le prix a tellement haussé par la concurrence que la terre paye très-peu plus que deux pour cent de l’intérêt du prix d’achat. Les grandes propriétés disparaissent graduellement et sont divisées en parcelles qui se vendent à un taux élevé. Mais la richesse et l’industrie de la population vont constamment croissant, plus répandues dans les masses qu’accumulées sur des individus. » — Social Condition, etc., vol. I, p. 183.