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nier chapitre, ainsi qu'on peut le voir dans le tableau suivant, représentant sa division aux diverses périodes successives.

Proportions.
I. — Travail perdu, ou appliqué
à opérer des changements de
lieu
90, 80, 70, 60, 50, 40, 30, 20, 10.
II. Travail d'appropriation. 10, 10, 10, 11, 11, 11, 12, 12, 12,
III. Travail appliqué à opérer des
changements mécaniques ou
chimiques dans la forme.
  0, 10, 12, 13, 15, 17, 18, 20, 22.
IV. Travail appliqué à développer
les forces de la terre.
  0,   0,   8, 16, 24, 32, 40, 48, 56.
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100, 100, 100, 100, 100, 100, 100, 100, 100.

La proportion et la quantité de la première période diminuent constamment. Il demeurera évident qu'il en doit être ainsi pour tous ceux qui étudient l'homme, passant de la vie de chasseur, aux travaux de la civilisation, et abandonnant le transport des fardeaux à dos d'hommes, pour le transport par les wagons que pousse la locomotive sur les rails du chemin de fer.

La proportion établie, entre la seconde période et le total de la quantité de travail appliqué, est une proportion décroissante; et il sera également évident que les choses doivent nécessairement se passer ainsi, pour ceux qui observeront combien est faible, dans la société civilisée, la proportion que comportent les soldats, les pêcheurs, les chasseurs, et autres individus voués à des occupations analogues, et combien est considérable la somme d'affaires accomplies par un seul commerçant dans une société compacte, comparée à celle que font une demi-douzaine de boutiquiers dans des établissements peu importants et disséminés. Il sera clair que la quantité augmente à mesure que la proportion diminue, pour tous ceux qui remarquent combien sont nombreuses et distinctes les divisions dans lesquelles se résout le commerce, avec le développement de la société, dans le but de satisfaire plus complètement les besoins de l'homme, besoins qui deviennent toujours plus nombreux et plus intenses, à mesure que s'accroît le pouvoir de les satisfaire.

Il en est de même à l'égard de la troisième période. Un seul moulin à vapeur moud autant de blé que n'en pouvaient broyer, pour le réduire enfarine, des millions de bras armés seulement de pier-