foncier qui se paie par le petit et par le grand propriétaire, — un impôt dont l’existence fournit abondamment la preuve du pouvoir croissant du peuple et de la tendance croissante à l’égalité devant la loi. À chaque pas successif de progrès, nous trouvons tendance croissante vers cette diversification dans la demande de l’effort humain qui développe l’individualité, et dans laquelle seule se trouve la cause de la hausse de la valeur de la terre et du travail. De 1821 à 1846, le chiffre des broches en Catalogne s’élève de 62.000 à 121.000, et celui des métiers à tisser de 30.000 à 45.000, en même temps que des fabriques de coton s’ouvrent dans différentes autres parties du royaume. » Grenade s’efforçant de rivaliser avec la Catalogne en industrie manufacturière[1]. En 1841, la valeur totale de la production des fabriques de coton s’évaluait à 4.000.000 dollars, mais, en 1846, elle montait à plus de six millions et demi. Les fabriques de laine aussi se sont accrues rapidement, — formant une demande de travail dans beaucoup de places du royaume. L’une d’elles, Alcoy, dont M. Block fait mention spéciale[2], est située dans les montagnes qui séparent les anciens royaumes de Valence et de Murcie ; — elle emploie à la fabrication du drap au moins douze cents ouvriers, et de plus un grand nombre de femmes et d’enfants. » Les industries des soies, des lins et du fer ont fait aussi un grand pas, — ce qui stimule les fermiers à un développement de la culture de toutes les denrées brutes, — soie, chanvre et blé — que réclament ces diverses usines.
Grâce à ce rapprochement du marché et au déclin de la taxe du transport, l’agriculture, d’année en année, devient de plus en plus une science. Il y a trente ans, la valeur de la production agricole ne s’élevait qu’à 232.000.000 réaux ; il y a cinq ans, elle était revenue à 450.000.000, — ayant presque doublé en moins de vingt-cinq ans. Les moyens de transport étaient alors si mauvais, que la famine pouvait sévir en Andalousie et les individus périr par milliers, tandis que les épis se perdaient dans les champs de la Catalogne, parce que les silos regorgeaient, même aujourd’hui dans quelques districts. « C’est un fait assez extraordinaire, nous dit un voyageur, que le vin d’une récolte se perd, qu’on le répand afin de fournir des outres pour le vin de la récolte nouvelle, — la