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ments de lieu, et déclin constant dans la condition de l’individu, tandis que le commerce tend sans cesse à diminuer cette nécessité en hâtant constamment le progrès dans cette condition même.

Dans le monde physique, aussi bien que dans le monde social, la centralisation détruit la puissance du mouvement. Annihilez l’attraction locale des planètes, et l’éclat du soleil augmenterait momentanément ; mais cet éclat serait le précurseur de la ruine et de la destruction complète de l’individualité du soleil lui-même ; et il doit en être exactement de même dans les affaires des nations. Que la centralisation se développe avec l’extension de l’empire, c’est là un fait prouvé par tous les chapitres de l’histoire du monde ; et c’est donc avec beaucoup de justesse que l’un des plus grands écrivains de l’Angleterre a dit « qu’un vaste empire, semblable à l’or étendu, échange sa force de résistance contre un faible éclat. » la centralisation amenant à sa suite la dépopulation, l’esclavage et la mort, et donnant lieu au besoin d’inventer une théorie de l’excès de population, qui permette aux riches et aux puissants de se consoler par cette croyance, que la pauvreté et la misère dont ils se trouvent entourés doivent être attribuées à la bévue d’un Créateur qui n’est que sagesse, miséricorde et puissance.