Page:Carey - Principes de la science sociale, Tome 1.djvu/37

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tances essentielles qui distinguent cet ordre de réactions moléculaires. Selon moi, la source générale de ces différences importantes doit être recherchée dans le résultat de chaque conflit chimique, qui ne dépend pas uniquement de la simple composition des corps entre lesquels il a lieu, mais qui est modifié par leur organisation propre, c’est-à-dire par leur structure anatomique. La chimie doit évidemment fournir le point de départ de toute théorie rationnelle de nutrition, de sécrétion, en un mot de toutes les fonctions de la vie végétale, considérées isolément ; chacune de ces fonctions est régie par l’influence des lois chimiques, sauf en ce qui concerne les modifications spéciales appartenant aux conditions organiques[1]. »

Toutefois, ce n’est pas seulement à la chimie que se relie la physiologie. Quelque éloignée de l’astronomie que paraisse cette dernière branche des connaissances, le rapport entre elles « est plus important, dit M. Comte, qu’on ne le suppose généralement. Je conçois, dit-il, en quelque façon comme plus qu’impossible de comprendre la théorie de la pesanteur et ses effets sur l’organisme, isolée de la considération de la gravitation générale. Je conçois en outre, et plus particulièrement, qu’il est impossible de se former une idée scientifique des conditions de l’existence vitale, sans tenir compte de l’agrégation des éléments astronomiques caractérisant la planète qui est le siège de cette existence vitale. Nous verrons plus complètement, dans le volume suivant, de quelle façon l’humanité est affectée par ces conditions astronomiques ; mais nous devons examiner rapidement ces rapports.

« Les données astronomiques propres à notre planète sont naturellement statiques et dynamiques. L’importance biologique des conditions statiques devient de suite évidente. Personne ne met en doute l’importance pour l’existence vitale de la masse de notre planète, en comparaison de celle du soleil, qui détermine l’intensité de pesanteur ; ni l’importance de sa forme qui règle la direction de la force ; ou de l’équilibre fondamental et des oscillations régulières des fluides qui couvrent la plus grande partie de sa surface, et à laquelle se lie si étroitement

  1. Philosophie positive, traduction de Miss Martineau, t. I, p. 379.