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Voilà ce qui forme une partie, et une partie seulement des taxes qui grèvent la terre et le travail, par suite de la nécessité d’effectuer des changements de lieu, résultant de la dépendance d’un marché éloigné. Après les avoir examinées, le lecteur ne pourra guère mettre en doute qu’elles expliquent parfaitement ces deux faits, que, dans tous les pays purement agricoles, la terre est sans valeur, et que l’homme continue à rester dans un état d’esclavage. Partout où l’on construit des usines et des fourneaux, où l’on ouvre des mines, il se produit une demande de pommes de terre et de navets, de choux et de foin, de fraises et de framboises, qui permettent au fermier de recueillir de la terre des tonnes là où jadis il ne recueillait que des boisseaux, et de lui restituer, en outre, tous les éléments dont elle a été dépouillée. Se trouvant sur un marché, et économisant tous les frais de transport et de commission, il peut perfectionner sa machine cultivant. Défrichant et drainant ses terrains les plus fertiles, en même temps qu’il exploite la chaux ou les autres substances minérales et métalliques, qui se trouvent en abondance dans ses terrains plus ingrats, il obtient une succession de récoltes qui mûrissent à diverses époques de l’année ; la réussite complète de quelques-unes compense l’insuffisance partielle des autres, et donne à son travail une certitude de rémunération qui autrefois n’existait pas. Il trouve maintenant sur sa ferme une demande continuelle pour son travail et celui de ses chevaux, et il arrive à ce résultat par la raison que, toutes les fois qu’il envoie au marché une charge de subsistances, sa charrette revient chargée de rebuts que lui rapporte ce marché,

    rapporta que plus de 50 navires américains étaient partis de ce port, et avaient été considérés comme perdus dans ces douze derniers mois ; en effet, depuis cette époque on n’en avait eu aucune nouvelle. Dans le même intervalle trois immenses steamers, faisant les voyages transatlantiques, et trois paquebots à voiles tous chargés de passagers, ont fait naufrage et se sont complétement perdus sur les côtes d’Amérique. Outre ces désastres, on a renoncé complétement à voir reparaître le navire La Ville de Glasgow, chargé également d’un fret de créatures humaines. En une seule semaine on a constaté la perte de 201 navires. Les sinistres remboursés par les Compagnies d’assurances maritimes, à New-York seulement, ont dépassé 12 millions de dollars pour l’année dernière. Il résulte d’un rapport à la chambre des Communes en Angleterre, que depuis le mois de janvier 1847 jusqu’au mois de décembre 1850, il est arrivé en mer plus de 12.000 accidents, dont l’importance varie depuis le naufrage au milieu de la nuit avec toutes ses horreurs, jusqu’à la collision dans la Manche par suite de manœuvres maladroites. Le total de la perte des individus, chaque année s’élève, en moyenne, à 1250.