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Toutefois, en 1847, remarquant ce fait considérable, qu’en opposition complète aux doctrines de l’école Ricardo-Malthusienne, l’œuvre de défrichement avait toujours commencé sur les terrains moins fertiles, et que c’était uniquement, à mesure que la population devenait plus compacte que les terrains plus riches pouvaient être soumis à la culture, l’auteur fut amené à étudier la cause de la tendance extraordinaire à la dispersion et à l’isolement dont l’existence était manifeste dans toute l’étendue des États-Unis et pour ainsi dire à toutes les périodes de sa vie nationale. Il lui fallut peu de temps pour être à même de se convaincre qu’on devait l’attribuer à un épuisement constant du sol, résultant de la dépendance des marchés étrangers pour la vente des produits bruts de la terre. Pour triompher d’une semblable difficulté, pour rendre au sol une nouvelle vigueur, pour que l’agriculture devint une science, et que les terres plus fertiles fussent soumises à la culture, il était nécessaire, ainsi qu’il le vit clairement, que les hommes pussent de plus en plus se réunir, au lieu de se trouver, comme aujourd’hui, de temps en temps contraints de s’isoler de leurs semblables. Pour arriver à combiner ainsi leurs efforts, il était indispensable qu’il y eût diversité dans les travaux qui rapprocheraient les consommateurs des producteurs. Produire cette diversité et créer un grand commerce national comme base d’un commerce étendu avec l’Étranger, tel était le but qu’on s’était proposé dans tous les pays qui avaient adopté les mesures de protection, et le résultat se révélait dans la richesse et la puissance croissantes de la France, de l’Allemagne et d’autres pays de l’Europe continentale, comparées avec la décadence, sous ce double rapport, dans tous ceux où