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possibilité de communiquer avec les arrivants. Quelquefois c’était à l’aide d’un miroir qui renvoyait les éclats du soleil dans la grande salle du haut où, à l’aide du « Morse », ils se comprenaient ; d’autres fois, à l’aide de mégots de cigarettes, enfin rien n’était négligé.

L’abbé Paquin ne se préoccupa aucunement, il va sans dire, des avertissements ou des menaces des communistes. Il confiait même à Jean Delande qu’il allait redoubler de zèle. Cela fit bien l’affaire du petit reporter qui voyait déjà de beaux articles inédits dont il aurait la primeur.

En plus du travail de reportage dont Jean était accablé à l’arrivée de chaque transatlantique, il ne négligeait pas son ami, l’aumônier, dont les nouvelles étaient d’autant plus intéressantes que son talent de polyglotte lui donnait avantage sur tous. Il faut avoir vécu la vie d’un rédacteur maritime, à cette époque, pour connaître sérieusement ce que signifie, pour un pays comme le nôtre, un plan d’immigration à haute pression comme le Ca-