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la perle cachée.

Euph. C’est vrai : puisque demain est le jour fixé pour ton adoption. Alors, oui, plus véritablement, tout ce que tu vois sera tien ; et plus encore que tu ne vois.

Car. Comment cela peut-il être, si votre héritier est encore vivant ?

Euph. Hélas ! tout espoir est désormais éteint !

Car. Comment cela ?

Euph. J’ai vainement parcouru le monde entier, fait des proclamations, offert de fortes récompenses, et par-dessus tout, j’ai compté que les instincts de l’amour filial, en quelque lieu qu’il fût, réclameraient ses droits.

Car. Si le ciel avait des droits plus forts, tout cela devait être vain.

Euph. Le fils de Marie ne voulut être cherché par ses chers parents que trois jours et trois nuits ; — il y a bien dix ans complets que je cherche le mien.

Car. Ô père, ces trois jours furent aussi longs que vingt ans pour le cœur de Marie !

Euph. (À part.) Quelle sagesse dans cet enfant ! (À haute voix.) Mes espérances sont épuisées. Donc, demain, anniversaire de notre long deuil, va marquer notre passage de la douleur à la joie. L’empereur vient faire honneur à mon humble banquet. À la fin du repas, au bruit des trompettes et