Bib. Est-elle infaillible dans son effet ? Sera-t-elle sûre ?
Gan. Très-sûre.
Bib. Comment faut-il l’administrer ?
Gan. On en met une pincée dans un gobelet — j’entends où les rats viennent boire ; et n’importe qui — c’est-à-dire n’importe quel rat — y goûte, meurt, en dépit des remèdes, à l’instant. Pas d’histoires à raconter — c’est-à-dire, à peine le temps de jeter un petit cri, tu comprends ; je parle de rats, tu sais.
Bib. Bien entendu. Nous serions bien aises de nous débarrasser de…
Gan. D’un rat, remarque bien. Rappelle-toi-le, j’ai dit cela expressément. Quant au reste, je n’ai rien à y voir. (Il tire une boite de son bissac.) En quoi vas-tu mettre cela ?
Bib. (Après avoir cherché dans sa poche, en retire le papier qui lui a été remis par Eusèbe.)
Tiens, ceci va faire. Y en a-t-il assez ?
Gan. (Mettant un peu de poudre dans le papier.) Assez pour cent cinquante rats.
Bib. Et je suppose pour un mendiant.
Gan. Je ne connais rien là-dessus. Mais j’espère que je n’entendrai plus jamais parler de lui à l’avenir. (Il sort.)
Bib. Vieux radoteur que tu es ! Penses-tu