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Outre ce voyage, j’ai vu Venise, Gênes et Rome, et les villes qui se trouvent sur ces routes, comme Bergame, Crema, Brescia et d’autres, ainsi que Ferrare et Florence, et plus loin Voghera et Tortone. Bref j’ai visité toute l’Italie, sauf le royaume de Naples et les régions voisines, comme la Pouille, le Latium, le Picenum, l’Ombrie, la Calabre, la Grande-Grèce, la Basilicate et les Abruzzes.

Mais on pourra demander pour quel profit je rappelle tant de villes. Il est grand ; car pour peu que tu aies, un seul jour, observé conformément à la doctrine d’Hippocrate, tu comprendras quelle est la nature des lieux, les mœurs des habitants, la région qu’il est préférable de choisir, les maladies régnantes ; et parmi les divers pays (109) quel est celui qui offre le plus d’agréments. Tous ceux en effet dont je viens de parler nous conviennent peu à cause du froid, et maintenant plus encore à cause de guerres. Les voyages sont encore utiles pour bien comprendre les histoires, surtout avec l’aide des géographes qui décrivent les pays ; on y apprend aussi la nature et la production des plantes et des animaux ; les voyageurs y trouvent leur itinéraire. Il existe des livres de ce genre imprimés en italien, qui donnent ces renseignements en y ajoutant même les distances.