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C’est ton amoureux

C’est ton amoureux qui passe sous ta fenêtre,
C’est ton amoureux qui cherche à te voir,
C’est ton amoureux qui bat le trottoir
De son talon,
Et qui lorgne si ta fenêtre
Va s’ouvrir ou non.

Il passe, il repasse, il siffle, il s’arrête…
Tu voudrais sourire ;
Mais son pas s’en va, revient et s’arrête,
C’est un jeu cruel où chacun s’entête ;
C’est un jeu cruel qui nous fait souffrir…

Et jusqu’au matin trempé de rosée,
Jusqu’au matin morne et brillant,
Tu n’as pas osé
Pleurer contre moi qui t’eusse apaisée,
Moitié dépité, moitié souriant.

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