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Je dus m’asseoir à côté d’elle. Silencieusement, tandis qu’éclataient les cuivres proches de l’orchestre, je saisis le bras qu’elle sut offrir. La chair tendait l’étoffe, une chair que je devinais blanche et froide comme la neige et qui me chauffa jusqu’aux moelles.

Elle n’était pas danseuse. Pourtant à un geste qu’elle fit, je vis qu’elle portait un maillot sur le corps.

Alors je la suppliai de vouloir bien enlever sa robe qui la gênait. Elle obéit, puis s’en alla, toujours très indifférente, dans sa nudité de cirque et de music-hall, à travers le promenoir encombré, sans que personne s’en étonnât.


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